Loin de la Seine et du Sacré-Cœur, le 20ème arrondissement n’est pas le Paris des cartes postales.
C’est un patchwork d’architectures, un melting-pot de cultures et un mélange des classes. J’ai entendu des gens de la classe moyenne dire que c’est trop populaire, et les gens de la classe ouvrière se plaindre de gentrification : « 1,80 € pour un café ? On n’est pas sur les Champs-Élysées ! ».


Non, on n’y est pas, et tant mieux. Ce quartier est plus dynamique, plus vivant et varié.
Le 20e est en changement constant. Depuis que j’y ai emmenagé il y a huit ans, j’ai vu le paysage urbain changer et les gens changer. Et plus ça change, plus c’est la même chose. Parfois il y a des tensions, mais souvent il y a un sens de communauté et de solidarité comme dans un village.
En 2010, j’ai trouvé une chambre dans une colocation près de la place de la Réunion. Étudiante américaine, fascinée par d’autres cuisines et cultures, j’ai adoré que mon nouveau quartier soit plein de gens, de boutiques et de restaurants des quatre coins du monde. J’aimais aussi que ces voisins, commerçants et restaurateurs soient généralement sympathiques, créant pour moi un sentiment de communauté : mes deux colocataires bretons, les primeurs marocains au marché voisin, le tapissier juif-tunisien qui tenait la boutique devant où je garais mon vélo, la famille sri-lankaise qui gérait l’alimentation générale près de mon appartement, les serveurs kabyles et le chef bengali au café où j’ai été serveuse un été…
De nos premiers bonjours aux conversations à table. De mon visa d’étudiant, à mon permis de travail puis à ma citoyenneté. D’un appartement à un autre et encore un autre. Le 20e est le Paris que j’appelle désormais chez moi. Le Paris que je continue d’explorer et d’apprendre. Et c’est le Paris que j’ai l’intention de décrire fidèlement dans ce blog. Je vous invite donc à me suivre dans mes aventures culturelles et culinaires dans le quartier.
